L’α-PVP ou alpha-pyrrolidinovalerophénone est une cathinone de synthèse classée stupéfiant. Signalée en France dès 2011, son usage semble en recrudescence et plusieurs décès ont été décrits en Floride en 2015, relayés par la presse française. En décembre 2015, une saisie de cristaux et de gélules contenant une poudre blanche est effectuée chez 2 hommes, polytoxicomanes, âgés de 27 et 34ans, qui sont placés en garde à vue. Le sujet 1 présente une tachycardie, des clonies, une dysarthrie et une agitation. Le sujet 2 présente également une tachycardie. Ils sont admis plusieurs heures après au service des urgences où du sang a pu être prélevé. Des prélèvements capillaires seront effectués postérieurement pour analyse.

L’identification des échantillons de saisie a été réalisée par CG-SM grâce aux bibliothèques de spectres de masse spécifiques disponibles sur Internet. Les stupéfiants et médicaments ont été identifiés et quantifiés par CG-SM et CL-SM/SM sur les prélèvements sanguins et capillaires des sujets.

Les analyses des produits de saisie (5 scellés) mettent en évidence la présence d’α-PVP et de PV8. Les analyses de sang mettent en évidence la présence d’α-PVP chez les sujets 1 et 2 aux concentrations respectivement de 100 et 70ng/mL, ainsi que de PV8. Le restant des analyses met en évidence une exposition récente au diazépam chez les 2 sujets, pouvant être liée à la prise en charge médicale, une consommation de cannabis chez 1 sujet et l’absence d’alcool, d’autres stupéfiants ou psychotropes pour les 2 sujets. Les analyses segmentaires de cheveux mettent en évidence α-PVP, morphine, cocaïne, amphétamine, MDMA méthadone et métabolites, à des concentrations éclairant sur l’importance de la toxicomanie des 2 sujets.

Plusieurs cas d’intoxications sévères, associant entre autres tachycardies, hallucinations, délires, agitations ainsi que 2 cas de décès ont été décrits en France. Ce cas illustre l’utilisation toujours plus importante des cathinones de synthèse en accès libre sur Internet et la dangerosité particulière du Flakka, vendu pour un prix modique, ce qui lui vaut l’appellation de « folie à 5 dollars ».